17 singes volés dans un zoo : « Une opération planifiée »
En mai 2015, deux familles de singes rarissimes - sept tamarins-lions dorés et dix ouistitis argentés - avaient été dérobées au zoo de Beauval, à Saint-Aignan-sur-Cher (Loir-et-Cher).
Ce vol, survenu dans la nuit, avait été qualifié d'« opération planifiée » par les autorités.
La procureure de la République de Blois, Dominique Puechmaille, et le commandant de la gendarmerie locale, le lieutenant-colonel Éric Chuberre, avaient donné une conférence de presse pour fournir des détails sur l’affaire.
Des espèces protégées et une cible précise
Les tamarins-lions dorés, originaires d’Amazonie, appartenaient au gouvernement brésilien et faisaient partie de programmes d’élevage internationaux.
« Ces singes sont extrêmement rares et très menacés », avait-il déclaré, soulignant que leur vol représentait une perte considérable pour les efforts de conservation.
Un vol minutieusement exécuté
Selon les enquêteurs, les malfaiteurs avaient contourné les dispositifs de sécurité en forçant une grille du parc et en masquant une caméra de vidéosurveillance.
Ils avaient ensuite déboulonné quatre niches utilisées comme refuges nocturnes pour les animaux, les emportant facilement. Outre les singes, deux tortues avaient également été volées, bien qu’elles ne bénéficient pas de protections spéciales.
Le préjudice total avait été estimé à 200 000 euros.
Enquête et mobilisation
Les enquêteurs avaient exploré plusieurs pistes, notamment celle d’une commande pour un collectionneur ou d’un trafic destiné au marché noir des animaux rares.
Des prélèvements ADN avaient été réalisés, et des heures d’enregistrements de vidéosurveillance avaient été analysées. Les autorités avaient renforcé la vigilance aux frontières et alerté les vétérinaires et les gendarmeries à travers la France.
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #RendezlesSinges avait suscité une large mobilisation. Le zoo de Beauval avait remercié le public pour son soutien, espérant que cette pression populaire aiderait à retrouver les animaux.
« Ces singes nécessitent des soins très spécifiques et doivent être détenus par des spécialistes », avait averti Rodolphe Delord.
Une perte inestimable pour la conservation
Eric Bairrao, directeur de conservation au zoo, s’était dit « déprimé » par cette disparition, soulignant l’importance scientifique et symbolique des singes volés : « Nous avions ici le plus grand groupe européen de ouistitis argentés. C’était un véritable laboratoire. »
Un phénomène répandu
Ce vol s'inscrivait dans une série d’incidents similaires en Europe et ailleurs dans le monde, comme le rappelait le bulletin « À la trace », spécialisé dans le braconnage et le trafic d’animaux.
En 2011, des singes avaient été volés au zoo de Lyon, et en 2014, des tortues et des félins avaient été dérobés en Australie et en Afrique du Sud.
Face à cette situation, le zoo de Beauval, qui abrite également le seul couple de pandas géants en France, avait renforcé ses mesures de sécurité et intensifié sa collaboration avec la gendarmerie.
Malheureusement, les 17 singes n'ont jamais été retrouvés. Après environ 20 mois d'enquête sans résultats concluants, la justice française a prononcé un non-lieu en janvier 2017, clôturant ainsi l'affaire. Les autorités et le zoo ont exprimé leur tristesse face à cette perte, espérant que les animaux sont en vie, possiblement détenus par un riche collectionneur à l'étranger.