Bayrou déjà sous le feu des critiques pour avoir préféré Pau à Mayotte
Curieux : J’ai vu que François Bayrou est déjà sous le feu des critiques. Pourquoi ?
Analyste : Moins d’une semaine après sa nomination comme Premier ministre, il a choisi de se rendre à Pau, sa ville où il est maire, plutôt qu’en personne à une réunion de crise sur Mayotte, ravagée par le cyclone Chido.
Curieux : Il n’a pas complètement ignoré la réunion, si ?
Analyste : Non, il a quand même participé à la réunion sur Mayotte… mais par visioconférence. Ensuite, il est allé présider un conseil municipal à Pau. C’est ce choix qui a déclenché la polémique.
Curieux : Qu’est-ce qu’on lui reproche ?
Analyste : Principalement le symbole. Beaucoup estiment que Mayotte, frappée par l’une des pires catastrophes, mérite une attention prioritaire. Arthur Delaporte, député socialiste, a qualifié ce geste d’“indigne et irrespectueux”.
Curieux : Et c’est seulement la gauche qui critique ?
Analyste : Non, pas du tout. Le député LR Thibault Bazin a aussi réagi, expliquant que le conseil municipal aurait pu se passer de Bayrou vu l’urgence de la situation. Même Jean-Philippe Tanguy, du Rassemblement national, a admis que Bayrou aurait dû inverser les priorités.
Curieux : Que dit Bayrou pour sa défense ?
Analyste : Pour l’instant, il n’a pas vraiment répondu aux critiques. Lors du conseil municipal, il a simplement confirmé qu’il comptait rester maire de Pau, comme il l’avait fait lorsqu’il était brièvement ministre en 2017.
Curieux : Et Emmanuel Macron dans tout ça ?
Analyste : Le président a pris la parole lundi soir pour apaiser les tensions. Il a annoncé qu’il se rendrait à Mayotte dans les prochains jours pour soutenir les victimes et les secours. Il a aussi déclaré un deuil national pour marquer l’ampleur de la tragédie.
Curieux : Donc Bayrou risque gros avec ce début en demi-teinte ?
Analyste : C’est surtout une question d’image. À peine nommé, il donne l’impression d’être déconnecté des urgences nationales. Beaucoup de critiques auraient pu être évitées avec un simple choix de priorités : aller physiquement à la réunion de crise sur Mayotte.
Curieux : Pas un très bon départ pour lui…
Analyste : Non, c’est ce qu’on appelle un “premier couac” symbolique. Il devra vite rectifier le tir pour éviter que ce genre de polémique ne ternisse son début de mandat.