"On va s'aimer": condamné pour plagiat, Gilbert Montagné ne touchera plus les droits de son tube
Curieux : Alors, c’est quoi cette histoire avec On va s’aimer ?
Juriste : C’est une chanson emblématique des années 80, mais elle est au cœur d’une bataille judiciaire depuis 20 ans. La justice française et italienne ont conclu qu’elle est un plagiat.
Curieux : Plagiat ? De quelle chanson ?
Juriste : Une fille de France, sortie en 1976, interprétée par le chanteur italien Gianni Nazzaro. La musique ressemble beaucoup, et les ayants droit de cette chanson ont attaqué.
Curieux : Et qu’ont dit les tribunaux ?
Juriste : En 2008, un tribunal italien a déclaré On va s’aimer comme une contrefaçon de Une fille de France. Puis en 2012, la Cour de cassation italienne a confirmé cette décision. Depuis, les ayants droit réclament les revenus générés par la chanson.
Curieux : Mais pourquoi cette affaire traîne autant ?
Juriste : Il y a eu des recours. En France, les débats portent sur les droits d’auteur. Montagné et Barbelivien disaient que seul l’aspect musical était concerné, pas les paroles. Ils estimaient donc ne pas devoir perdre tous leurs droits d’auteur.
Curieux : Et la France a tranché ?
Juriste : Oui, en 2020, un tribunal français a décidé que les droits d’auteur devaient revenir intégralement aux ayants droit de Une fille de France. Cette année, la cour d’appel de Paris a confirmé.
Curieux : Donc, plus de droits pour Montagné et Barbelivien ?
Juriste : Exactement. Ils ne toucheront plus rien en tant que créateurs, mais Montagné peut encore percevoir des droits en tant qu’interprète de la chanson.
Curieux : Et Barbelivien, il perd tout ?
Juriste : Pas tout. Ironiquement, il est co-auteur des paroles de Une fille de France, donc il récupère des droits d’auteur pour cette chanson-là.
Curieux : C’est un comble, non ?
Juriste : Oui, c’est assez particulier. Barbelivien a déclaré que les deux chansons se ressemblent "peut-être au refrain", mais il nie tout plagiat.
Curieux : Et Montagné, il en dit quoi ?
Juriste : Son avocat a annoncé un nouveau pourvoi en cassation et qu’une expertise est en cours en Italie. Donc l’affaire n’est pas totalement close.
Curieux : Et financièrement, ça représente beaucoup ?
Juriste : La justice italienne a estimé en 2017 que le préjudice était de 1,6 million d’euros. Mais ce montant pourrait être revu.
Curieux : C’est une vraie saga, en fait.
Juriste : Absolument. C’est un des exemples les plus célèbres de litige pour plagiat musical entre deux pays. Et ça montre à quel point la frontière entre inspiration et copie peut être floue.
Curieux : Merci pour l’explication. Je vais écouter les deux chansons pour me faire une idée.
Juriste : Oui, et prépare-toi : "tu risques de tomber de l’armoire", comme l’a dit Barbelivien !